Je suis virtuellement amoureux d'une femme virtuelle,
Où est-donc passée la réalité,
Où commence le rêve, Où finit le jeu,
Ma bien-aimée n'a ni nom, ni visage,
Ma bien-aimée a des mains qui caressent un clavier,
J'ai le droit de les baiser par la pensée.
Je connais ses pensées, ses sentiments,
Je n'ai jamais vu la couleur de ses yeux,
J'ai écouté la musique de son coeur,
Et ignore le grain de sa peau.
Les phrases que pour moi elle compose,
Ne sont jamais articulées par ses lèvres,
Mes yeux seuls peuvent en dévorer le sens,
Et mon esprit se pencher sur l'ourlet de sa bouche.
Pourtant, chaque mot banal que mon clavier lui transmet,
Vibre de la densité et de la matérialité de mon corps.
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